Troubles alimentaires chez l’enfant : comment les reconnaître ?

Vous avez remarqué que votre enfant entretient un rapport complexe avec la nourriture ? Les repas deviennent une source de conflits ? Votre enfant a peut-être des troubles alimentaires. Ceux-ci peuvent provoquer des répercussions importantes sur sa croissance, son poids et son développement en règle générale. Pour préserver la santé de votre enfant, il est donc important de détecter ces troubles au plus tôt.

Troubles alimentaires : quels sont les signes ?

En cas de troubles alimentaires, votre enfant peut présenter un ou plusieurs signes qui doivent vous alerter. Certains vous aideront à déterminer si la croissance de votre enfant est correcte ou non. Vous pourrez notamment remarquer :

  • une consommation d’aliments en quantité restreinte ou au contraire excessive ;
  • un manque ou une perte d’appétit ;
  • une alimentation sélective, voire un rejet systématique de certains aliments ou textures ;
  • une tendance à sauter des repas ou à éviter les repas en famille ;
  • une perte ou une prise de poids importante ;
  • une dénutrition ;
  • des problèmes de surpoids ou d’obésité ;
  • des angoisses et/ou une irritabilité à table ;
  • une grande préoccupation de votre enfant pour son alimentation, son poids ou son image pouvant entraîner un problème d’estime de soi.

Les troubles alimentaires chez les enfants : les causes

En tant que parents, il est normal de vous demander pourquoi votre enfant développe un trouble alimentaire. Il est important de souligner que l’origine des troubles alimentaires chez les enfants est multifactorielle. Son comportement alimentaire peut, entre autres, dépendre de l’environnement dans lequel il se trouve au moment des repas. Plusieurs facteurs peuvent ainsi influencer la manière dont votre enfant se nourrit :

  • le lieu et les circonstances des repas ;
  • les personnes qui assistent aux repas avec votre enfant ;
  • l’heure des repas ;
  • les aliments proposés à votre enfant ;
  • la façon dont les aliments sont présentés.

De plus, l’alimentation n’est rendue possible qu’après l’acquisition d’aptitudes spécifiques : capacités sensorielles, conjonction des compétences succion-déglutition-respiration, évolution psychomotrice appropriée, etc. Les troubles alimentaires peuvent alors être causés par une déficience de l’une de ces capacités. Leur survenance peut également s’expliquer par un traumatisme qui se serait produit dans la vie de votre enfant, que celui-ci soit lié à la nourriture ou non.

Classification des troubles alimentaires

Les troubles du comportement alimentaire (TCA)

Certains troubles alimentaires chez les enfants sont d’ordre comportemental. C’est ce que l’on appelle des troubles du comportement alimentaire (TCA). Ils peuvent apparaître dès les premiers jours de la vie de votre enfant et jusqu’à l’adolescence. Les TCA les plus fréquemment rencontrés sont :

  • l’anorexie du nourrisson liée à une perte d’appétit chez les jeunes enfants de 6 mois à 3 ans ;
  • l’aversion alimentaire qui correspond à un refus de manger certains aliments ou textures ;
  • les troubles alimentaires post-traumatiques qui surviennent brutalement suite à un traumatisme ;
  • la néophobie alimentaire qui se caractérise par un refus de goûter tout nouvel aliment ;
  • l’anorexie mentale qui se traduit par une restriction des apports alimentaires et se déclare plus particulièrement chez les filles vers l’âge de 14 ans ;
  • la boulimie qui se définit comme un besoin compulsif de manger des quantités importantes de nourriture suivi de comportements compensatoires (vomissements, exercices physiques excessifs…).

Les troubles alimentaires d’ordre organique

Les troubles alimentaires chez les enfants peuvent être d’origine organique notamment le trouble de l’oralité alimentaire, appelé également trouble alimentaire pédiatrique. Ce terme est utilisé pour désigner des difficultés de l’alimentation par voie orale. Les enfants avec un trouble de l’oralité alimentaire ne sont donc pas en mesure d’avoir une alimentation adaptée à leur âge et leur permettant de se développer. Ce trouble alimentaire peut se manifester par une des difficultés ou impossibilités suivantes :

  • téter le sein et le biberon ;
  • passer à la cuillère ;
  • manger des aliments présentés en morceaux.

Prise en charge des troubles alimentaires

Si votre enfant présente des troubles alimentaires, commencez dans tous les cas par consulter votre médecin traitant. Celui-ci sera à même de vous dire si les troubles détectés impactent sa santé ou son développement. Si tel est le cas, il pourra vous apporter son aide avec de premiers conseils diététiques pour régulariser le poids de votre enfant. Si ce dernier présente des troubles sensoriels associés, votre médecin pourra également l’orienter vers un spécialiste (kinésithérapeute, ergothérapeute…) qui pourra notamment l’aider à désensibiliser sa sphère orale. Vous devez également explorer les causes qui sont à l’origine des troubles alimentaires de votre enfant. Faire appel à un psychologue vous apportera une aide précieuse pour mieux comprendre ce qui se passe lors des repas. Dans les cas les plus graves, vous pourrez faire appel à des professionnels spécialisés et inscrire votre enfant dans un programme de traitements interdisciplinaires.

Vous pourrez bénéficier d’une prise en charge partielle des consultations par la Sécurité sociale et d’un complément de remboursement par votre mutuelle.

Conseils pour aider à réduire les troubles alimentaires de votre enfant

  • Faites-le participer à la préparation des repas.
  • Présentez les aliments de façon ludique (assiette amusante avec des couleurs et des formes différentes).
  • Commencez par proposer à votre enfant de manger de petites quantités et augmentez-les au fur et à mesure.
  • Préparez des repas équilibrés pour vous et votre enfant.
  • Déposez l’entrée, le plat et le dessert sur la table.
  • Affichez le temps dédié aux repas.
  • Mettez en place des routines à l’heure des repas.
  • Évitez les activités qui distraient votre enfant pendant les repas (télé, radio…).
  • Restez compréhensif et patient envers votre enfant, même s’il refuse de manger.

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